18 juin 2006

Poèmes de Bernadette Lazard



A ELIO


Le vent d’Espagne m’a apporté ce matin l’étincelle que
Sans le savoir
J’attendais.

Dans les oliviers qui bordent la mer tu es né
Pur, tout baigné de rosé et déjà tant aimé.

J’ai explosé, détonnée tout étonnée
Figeant l’instant
Les yeux enfiévrés à jamais.
De flux en reflux j’ai crié ton nom empreint de soleil
Et je suis perdue
Puisque je ne t’ai pas vu.

Entre nous tant d’oiseaux, de rivières
Et des années lumières
Entre nous, vibrant, des parfums de bonheur
Et devant nous des heures de chaleur,
De baisers colorés et mouillés.

La bougie bleue qui
Depuis ce matin
Eclairait la photo de tes parents,
C’est toi.

Petit astre scintille, respire la terre, le sable et les galets.

Petit poisson volant bon voyage !

(13 janvier 2006, naissance du petit-fils de la poète)

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Premier dimanche de printemps
j'ai vu aujourd'hui
le premier coquelicot
Décapsulé.
Rouge tonique
que je bois avec délice.
Il dégorge
dans ma gorge morte
il monte au cerveau
mon Dieu que c'est beau.
Réveillerait un mort…

Debout, je suis d'accord.

26 mars 2006



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Désertude


La nuit jette un filet sur les vagues des dunes…
Tandis que dans le reg mon empreinte se perd.
Mes yeux secs et broyés noyés d’air dans la brune
Recuerdan las horas de amor cuando amantes eramos
El Miliena chorreando, de las manos hasta nuestros labios
Ils cherchent le temps où nous étions amants
Des mains jusqu’à nos lèvres le Miliena coulant



De toi, ce que j’aimais te révélant toute une
Il ne reste qu’un vide, plein des mots d’hier.
Au fond des blessures dont je frôle chacune
En el jardin de los sentidos, la casa vacia
Un bano negro de cien rosas en la llama muda.
Dans le jardin des sens, dans la maison absente
Un bain noir de cent roses dans le feu muet.


La coupe où nous apparaissait le poisson lune
Gît brisée sous mes pieds, terne dans l’atmosphère
Cuivrée ici alors, et là dans l’infortune.
De cada golpe, me queda una grieta
Y tantas heridas cuya sangre seca.
Meurtrissures pour autant de fissures
Fleurons de morsures dont le sang a séché !


Ton rire éclatant couvre mes pleurs de rancune
Les ténèbres t’absorbent et je me désespère
J’éxècre la terre, et l’envie me répugne.
? y las fiestas locas, nuestras carcajadas ?
Llanto del pasado, el nido deshecho.
Où sont nos beuveries, notre cercle d’amis ?
La rupture crie l’union, seule autour du nid détruit.


L’astre désabusé embrasse en sa tribune
Les sépales séparés, ceux lors recouverts
D’un incendie de pluie, du calice de lune.
En mi dolor sorda, tu silencio goza
Confesion tardia, sin respuiesta tuya.
En la sourde souffrance jouit ton silence
Mon aveu expire un trop tard pour nous parler


10 mars 2006


Pour contacter Bernadette Lazard : bernadettelazardAROBASyahooPOINTfr




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