11 novembre 2007

Texte de Jacqueline Coppée




Texte de Jacqueline Coppée d’après les dessins d’enfants
«
Ronde d’ArTbre »




Oublier ce que l’on connaît, ce que l’on croit savoir, ce que l’on raconte à propos des arbres et des artistes. Oublier toutes les autres expositions.

Commencer par fermer les yeux et se perdre dans cet étrange état de la conscience qui sépare la veille du sommeil et où quelques-uns uns d’entre nous voient apparaître un jardin… Puis se dire qu’il n’y a pas qu’en se roulant dans l’herbe que l’on peut gravir les degrés de la félicité.

Ouvrir les yeux et embarquer tous ses sens pour le spectacle : le charme se protège, un bonnet en plastique coloré sur la tête, Olivier puise inlassablement dans un sachet craquant de fruits verts, un chêne aux larges narines frémissantes a enfilé sa panthère, le pommier rose embrasse tendrement sa progéniture, un musicien aux doigts fébriles s’essaye au tremble, les mains en feuilles d’un chef cramoisi orchestrent la nature, la sève monte crescendo, les micocouliers s’élancent en un ballet ralenti, l’arbre guerrier au casque rouge, toutes dents dehors, lève alors au ciel ses timbales victorieuses.
Des frondaisons du parterre à la cime de l’amphithéâtre, les fleurs éclosent pudiquement dans des soupirs confus, les mousses parfumées murmurent en un silence feutré quand se faufile le lézard ondulant, un chant d’amour batracien s’élève, les oiseaux bavardent, les libellules se coursent, les bourdons bourdonnent, le bruissement soyeux d’un éventail de feuillage accompagne et soulage le gémissement des troncs qui se plaignent à intervalles irréguliers de l’union du vent, de la chaleur et du soleil.

Le « oh ! » prolongé ou le « ah ! » de stupéfaction que vous n’aurez pu retenir suffiront à la satisfaction de tous ces très grands jeunes artistes. Un « que c’est beau ! » ne gâcherait rien avant un silence prudent, au-delà duquel vous guettent les périls que courent les ignorants. Car seuls comptent les battements de vos mains et de votre coeur… et le sourire – forcément - le sourire.














Contact : Jacqueline Coppée sorpAROBASskynetPOINTbe

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23 octobre 2007

Poème de Bernadette Lazard




Arbracadabrant


Arbracadabra…
Mes bras sont des branches
Et je me déhanche,
Adorable ; fleurs et feuilles liées
D’un caprice d’avril articulé
En gourmandise d’été
Je suis un pommier

Ombreux des orages
Inflexible argent, lent,
Autrefois présage
Autrement charmant
Abri vert et mage
Olivier je me sens

Vers un grand bleu lointain
En vain je tends les mains
Ma membrure puissante
Mon port et ma droiture
Ah ! j’en ai tant vu
Et j’ai tout entendu
Moi le vieux chêne noueux


Plante un arbre à Bréhat
Et un arbre à bretelles
Mais où diable sont-elles ?

Caresse l’arbre-aimant
Ris de l’arbre aux fourmis
Chéris l’arbre aux amis
Allumé à Noël
Tout noué de musique dorée
Plus tard abandonné
Herbe des cimetières
Eau sombre des arbres en pleurs

Blâmes, incendié de folie
L’arbre-pin si joli
Cœur et pied bafoués
D’écorce cautérisée
Outrage d’avenir végétal
De déments pyromanes

Joue pour eux, l’orphéon,
Chante leur éternelle plainte
A tous les enfants qui rêvent
D’entendre craquer sous leurs pas
La mousse.


Bernadette Lazard

septembre 2007








Bernadette Lazard a écrit le poème Arbracadabrant sous influence des dessins "Ronde d'ArTbre" réalisés par des enfants de l’école Lucie Aubrac de Pignan





Contact : bernadettelazardAROBASyahooPOINTfr





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01 octobre 2007

Poème de Christine Jouhaud-Mille




n° 10 Micocoulier
Emma


Le jour où tu es née
De ton cordon de vie détaché
Il resta la trace
Au centre de ton ventre


Lorsque tu poussas ton premier cri
Et remplis tes poumons d’air
Tes racines prirent possession de la terre
Et tes bras se déployèrent


Vide de ta présence et de mes forces
Mon corps doucement s’est remodelé
Volute enflammée du souvenir
D’avoir enfanté.


Tes hanches à leurs tours se dessinèrent
Et par tes fruits et la semence accueillie
Femme et mère tu devins
Plus tard dans les années
Alors que doucement je vieillissais,
je m’estompais…


Christine Jouhaud-Mille
1er septembre 2007


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Christine Jouhaud-Mille a écrit le poème sous l’impulsion du dessin au fusain de Emma Delbos, (élève de CM2 en 2006-7 à l'école Lucie Aubrac de Pignan) qui s’était inspirée de l'encre n° 10, (collection ArTbre) réalisée sur le motif par Marie-Lydie Joffre d'après un Micocoulier, au Jardin des Plantes de Montpellier !







Contact : c.jouhaudAROBASfreePOINTfr






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19 juin 2007

La peinture de Jacqueline Coppée




Peinture de là d’où l’on vient de là où l’on va



Elle embrasse la matière
L’embrase de passions

Enduits enracinés carrés
Dilatations compressions
Labeur stigmates ellipses
Désorientation

MLJ





Détail n° 69. 2005. Huile sur toile, latte de métal, sable, acrylique















Détail n° 05. 2005. Sable et acrylique sur panneaux d’aggloméré enduits
de peinture à la chaux récupérée et brûlés, plaques de métal rouillé















Détail n° 80. 2005. Huile sur toile, sable, émail, copeaux de métal
Sable du Rhin, coquillages concassés, acrylique















Détail n° 75. 2005. Huile sur toile, latte de métal, Sable du Rhin,
coquillages concassés, acrylique













Détail n° 94. 1990. Huile sur toile brute, sable, émail,
fusain, jute cousue de ficelle














Détail n° 00. 1990. Huile sur toile brute, sable, émail
jute et tulle cousus de ficelle













Détail n° 83. 2005. Huile sur toile, sable, émail, copeaux de métal
Sable du Rhin, coquillages concassés, acrylique











Les peintures de Jacqueline Coppée sont bâties sur des supports carrés de un mètre carré en moyenne. Les prises de vue de détails des peintures présentés ci-dessus ont été réalisées par Virginie Libert








Contact : Jacqueline Coppée sorpAROBASskynetPOINTbe
Contact : Virginie Libert
virgilibertAROBAShotmailPOINTcom







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20 avril 2007

Poème de Valéry Meynadier




Ce poème est extrait du roman « Dans la Gueule des Louves » : histoire d’un modèle vivant, Cora Orgone, qui sort de prison et sillonne les rues de Paris. En travaillant, elle se réhabilite et rencontre l’amour au détour d’un atelier. Le « chœur », c’est son cœur, son cœur à elle palpitant qui renaît à la vie, à la liberté et qui observe en dehors de tout.





Le choeur des Modèles

Qu’est ce que vous croyez! Vous ignorez tout de nous!
Vous croyez savoir, vous ne savez rien.
Nous digérons le mouvement du monde.
Nous sommes le point d’ancrage du silence.
Vous croyez qu’êtres immobiles, c’est ne rien faire!
Bien au contraire!
On broie du blanc pour vous.
Nous sommes au commencement des toiles.
Nous sommes l’énergie blanche de vos nuits solitaires.

Beaucoup d’entre vous disent qu’on est des rien du tout,
tout juste des vers-luisant.
Un peintre connu sur la place de Paris tombe amoureux de son modèle.
Aussitôt lui demande de changer de métier !
Voyez-vous ça ! Il a honte de qui l’inspire ! La gratitude est un sentiment complexe.
Mais le modèle n’a pas d’état d’âme.
Qu’importe votre honte, votre jalousie...
Pauvres petits choux, vous croyez qu’on vous nargue?
A la merci d’une nudité, vous voici!
Sous vos dehors tintamarresque,
vous vous retrouvez jeune adolescent en disgrâce.


“ Viens, écoute, là, doucement, je vais te faire une confidence : entre l’orgueil et la consolation,
il y a la femme.
La femme et ses perspectives infinies.
Mère Putain Soeur -
Le modèle est au carrefour de la Sainte Trinité. Il est la poignée de terre noble qui te manquait.
Viens, n’ai pas peur, enfouis-toi dans son giron,
Inadapté sacré, mais pas touche, bas les pattes. “

Nous sommes les Intouchables,
les putains savantes de l’art,
les satyresses de lait,
fouillez dans la confession de nos corps,

mais à bonne distance, hein !

D’ateliers royaux en ateliers piteux,
sur des tapis molletonnés ou des parquets crasseux,
sur trois malingres couvertures,
sur des sellettes en détresse, sur des estrades en fleurs, on pose nos culs royaux.
La pensée busquée derrière les paupières,
on vous observe,
sachez-le,
seulement on ne vous le montre pas.
Gros bras chatouilleux, molosse à la dent molle, vous nous faites bien rire,


sachez-le une bonne fois pour toutes !
Entre nous, ça chauffe sur votre dos.
Il fait si froid parfois dans vos chaumières.
Allons,
limpidifions nos coeurs.
Une rude tâche nous attend.
A partir de la tache
(vous nous traitez parfois comme telle...)
à partir de la tendresse de nos muscles
et de vos systèmes nerveux capricieux,
allons au danger comme on va au bordel.
C’est dangereux, n’est-ce-pas de créer?
Et de faire l’amour aussi.
Avant, on mourrait de faire un enfant!
Allons viens petit frère, accouchons...
Sans mourir si possible.

Nous sommes les astres chevelus de l’art,
les filles de l’arc-en-ciel,
les poupées des artistes,
des Bellmer et des autres.
Nous sommes les candélabres de vos phantasmes. Soufflez-nous sans un merci.

Merci.









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15 février 2007

Dessins de Annie Devergnas-Dieumegard




"arbres et buissons fleuris des jardins du maroc"


Dessins de Annie Devergnas-Dieumegard






Bignone de Virginie









Bignone du Cap









Datura









Liane de Floride









Tipu









Lantanier









Arbre corail













Les dessins sont extraits du livre « arbres et buissons fleuris des jardins du maroc »
textes : francis collin, illustrations : annie devergnas
imprimé en 1982 sur les presses de graphitec s.a. rabat




Site de créations artisanale et artistique de Annie Devergnas http://pages.softnetmedia.eu/annedeco


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