Invitation charmeuse,
Au bout de ma longue promenade vagabonde, j’emprunte la rue bordée d’une haie de buis taillée au cordeau, et découvre une maison avec sa façade en bois blanc, aux contrastes accentués par la lune dans cette nuit sans étoile.
Trois fenêtres à l’étage et venant de l’une d’elles, le perceptible halo intime d’une lampe de chevet.
Des stores en toile rigide, leur inclinaison couronne les trois rectangles comme des paupières lourdes et charbonnées d’un noir dense. Et se rajoutant en relief accessoire, les volets restés ouverts.
Un souffle pousse mon épaule, m’invitant à venir plus près de la demeure que le vent cajole ; jouant avec les franges du auvent.
On a laissé celui-ci en position basse sur la baie, mais le vitrage est traversé par la lumière intérieure ; l’éclat doré inonde le rez-de-chaussée.
Je m’approche pour regarder le salon qui s’offre en vitrine, mais pas la moindre trace humaine.
Rien ne m’impose de refaire le chemin inverse, alors une question fantôme glisse dans la nuit.
Ai-je le désir de pousser la porte ?
Rentrer dans l’intimité de ces lieux, dont l’invitation au repos est proposée sur une pancarte, près de la haie de buis.
« Chambres pour touristes ».
Christine Jouhaud-Mille
lundi 10 novembre 2008
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Regard sur le texte Invitation charmeuse !
Souffle suspendu
en apnée du recueillement
texture de fils arachnéens
délicate retenue
jusque dans l'interrogation présage d'un au-delà masqué…
Marie-Lydie Joffre
Découvrir les textes de Christine Jouhaud-Mille sur le site de l’atelier d’écriture de Carole Menahem-Lilin
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