24 novembre 2006

Poèmes de Samira Negrouche

Samira Negrouche est poète et traductrice de poésie arabe. Elle a publié plusieurs livres dont L’opéra cosmique en 2003 et Iridienne en 2005. Elle est également médecin.
Présentation ci-dessous d’une sélection de poèmes extraits du recueil « A l’ombre de Grenade » réédité en avril 2006 aux éditions Lettres Char-nues.


En ruine
son cri premier
dans la basse maison

Dépossédé........ l’enfant
du souffle
tribal

Appel de la honte
cris à corps
marqués par la
passion

La maison en ruine
pousse une voix
naissante
à l’orée
du village.

(De Taourirt à Grenade page 14)


...............

L’eau
à bout de lèvres
à mes entrailles
terreuse

Je l’entends ruisseler
à petites ondes
marines

Et si
dans la nuit
nous emporte
la fièvre rougeâtre
de tes larmes

Elle ira
ronger la pierre
à t’arracher de moi
même pas
comme
l’oubli.

(De Taourirt à Grenade page 17)



...............

Granit
à sol........ désoeuvrés
nos corps
assoiffés

La pluie
en complainte
précipite à contrées
verdâtres

Nous restons
à lieux...... dits
nos membres rassemblés
au crépuscule
du vent.

(A l’ombre de Grenade page 35)



...............

Je traîne
ton rejet
comme une plaie
.......................insondable

Je ferai
à te toucher
exploser tous les
.......................amants

Il est des
corps
trop désireux
de baisers

Il est des
baisers
à destruction
.......................massive.

(Epidermique attitude page 59)



...............

Combien de fois ai-je voulu t’oublier ! J’ai pris ce jour-là la direction de l’ouest sur une route où j’ai traversé des villages aux allures de Far West, j’ai longuement pensé à toi me laissant conduire par mon associée des fuites organisées.
Et puis j’ai entamé cette corniche au pied de la montagne où le dromadaire minéral couche à la mer de son corps imposant et laisse glisser son ombre à glacer l’humidité montante en brume magique.
Au loin, le soleil couchant sur l’eau azur, les plages nues à galets saillants, j’ai vu le bonheur parfait à se donner à lui dans une pénétration ultime.
A ce moment, j’ai ramassé un galet zébré de blanc.
A ce moment, j’aurais tout fait pour que tu partages mon plaisir.

(Lettres d’iris page 75)



...............

Illusion
mon regard s’abandonne
sous l’eau cristalline
de l’oued en crue
flottaison
mes sens en arythmie
au corps qui se
promène
sur le cours incertain

M’en aller
comme feuille d’automne
et m’oublier au travers
des branches en furie
des eaux ravagées
de la soif inépuisable
des tuiles tombantes
de la maison dégarnie
m’en venir
au petit matin
effleurer ton rivage.

(L’heure injuste page 86)



...............

Avant que l’aube n’apparaisse, courir sans regarder derrière soi les fleuves évaporés et les paroles effritées des sages de légendes. Avant plus avant le soleil est d’une douceur clémente m’apprends d’autres caresses et je deviens un poteau électrique dans une plaine humide et je passe aussi vite qu’eux sur le parcours d’un TGV pressé de rejoindre ses rendez-vous parisiens à huit heures tapantes
Et je disparais.

(In « seul le poteau électrique », mars 2006


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